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lundi 15 mars 2021

 

Ces insecticides « tueurs d’abeilles », normalement interdits, avaient obtenu une dérogation, à la demande des producteurs de betteraves. Plusieurs ONG environnementales avaient porté l’affaire devant la plus haute juridiction administrative.

C’est la déception pour les associations de protection de l’environnement. Le Conseil d’Etat a validé, lundi 15 mars, la réautorisation provisoire des insecticides néonicotinoïdes dans la filière de la betterave sucrière, estimant qu’elle n’était contraire ni à la Constitution ni au droit européen, qui prévoit des dérogations à leur interdiction générale.

La plus haute juridiction administrative rejette ainsi le recours des ONG Agir pour l’environnement, Terre d’abeilles et Fédération nature et progrès, de la Confédération paysanne et du Syndicat national d’apiculture qui réclamaient en urgence l’interdiction du retour de ces insecticides « tueurs d’abeilles ». Leur usage avait été réintroduit en février 2021.

Sans les néonicotinoïdes, les betteraviers affirment qu’ils ne peuvent pas lutter contre un puceron vecteur de la jaunisse. Ils estiment à 30 % la baisse de récolte attribuée à ce fléau. Les défenseurs de l’environnement affirment de leur côté que même une réintroduction limitée serait gravement dommageable. Malgré une forte opposition, une loi avait été votée fin 2020 pour permettre de déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes dans la filière jusqu’au 1er juillet 2023.

« Pas d’autres moyens raisonnables »

Pour contester l’arrêté, les organisations s’appuyaient notamment sur la législation européenne régissant la mise sur le marché des pesticides. L’article 53 du règlement 1107/2009 prévoit des dérogations uniquement dans le cadre d’un usage « contrôlé et limité », et si un danger ne peut être maîtrisé par d’autres moyens « raisonnables ». Or, pour les associations, ces deux obligations ne sont pas remplies.

Mais le juge des référés a relevé que la loi du 14 décembre 2020 autorisant cette réintroduction temporaire avait déjà été validée par le Conseil constitutionnel et il a estimé que l’arrêté « se borne à mettre en œuvre pour la seule campagne 2021 et pour la période maximale de 120 jours » la dérogation prévue par la réglementation européenne.

En outre, selon le juge, l’arrêté respecte les conditions de la dérogation prévue par la réglementation européenne, en raison du « risque d’une nouvelle infestation massive par des pucerons ». Par ailleurs, il a estimé que « les pertes importantes de production subies en 2020 témoignent de ce qu’il n’existe pas d’autres moyens raisonnables pour maîtriser ce danger pour la production agricole concernée, tout au moins pour la campagne 2021 ».

Le betteraviers, qui ont subi des pertes évaluées à 280 millions d’euros après l’invasion de ce puceron que d’autres traitements n’ont pas permis d’éliminer, avaient demandé cette réintroduction de semences de betteraves sucrières enrobées de deux néonicotinoïdes (imidaclopride ou thiaméthoxame) en attendant une solution technique de rechange.

Le Monde avec AFP



lundi 23 novembre 2015
« Nous voulons réduire le recours aux pesticides dont l'usage comporte le plus de risques », indique le ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques . David Heurtel vient de dévoiler sa très attendue Stratégie québécoise sur les pesticides.

Le milieu agricole québécois devra ajuster ses pratiques, notamment en ce qui concerne l'utilisation des néonicotinoïdes, une catégorie d'insecticides très répandue en agriculture, mais dont l'utilisation est liée au déclin des colonies d'abeilles.

Le Québec s'inspire donc de son voisin ontarien qui a réglementé l'utilisation de ces pesticides plus tôt cette année. Il ne sera pas interdit de les utiliser, mais un agronome devra en faire la recommandation à l'agriculteur. C'est un grand changement de philosophie : plutôt que de les utiliser de manière préventive, il faudra s'assurer qu'ils sont indispensables.  

L'Ontario a estimé que cette nouvelle approche lui permettra de réduire de 80 % les superficies où l'on plante des semences enrobées, ces grains qui sont traités avec les néonicotinoïdes et qui sont très populaires en culture de soya et de maïs. Les agriculteurs qui les utilisent estiment que cela permet d'augmenter leurs rendements. 

Effets néfastes

Ils sont néanmoins très controversés et la pression est forte sur les gouvernements pour limiter leur utilisation. Les études qui indiquent qu'ils auraient des effets néfastes sur plusieurs espèces dont les papillons, des oiseaux, des poissons se multiplient. On s'inquiète plus précisément de leurs effets sur les abeilles dont le dramatique déclin est remarqué depuis près d'une décennie.   

Le ministre Heurtel a annoncé qu'il déposera cet hiver un projet de loi visant à modifier la Loi sur les pesticides. D'autres produits sont visés. Le nombre de pesticides interdits pour usage en milieu urbain passera de 20 à 60.

« Concrètement, des pesticides seront ajoutés à la liste des produits interdits dans nos espaces verts », indique la nouvelle stratégie du ministre, qui précise que les propriétaires de terrains de golf devront aussi ajuster leurs pratiques. 

Des pesticides dans les puits individuels

Parmi les puits individuels échantillonnés par le ministère près de zones en culture, 69 % ont montré des traces de pesticides. « D'où un impact potentiel sur la santé de la population, indique également David Heurtel. La présence de pesticides dans l'environnement et l'exposition à ces produits, même à de faibles doses, peuvent avoir des effets sur la santé des personnes. »

Les groupes écologistes ont rapidement réagi à cette annonce. « Nous sommes ravis que le Québec s'engage à réduire significativement les pesticides les plus dangereux pour la santé et l'environnement des Québécois, dont la santé des agriculteurs, qui sont concernés au premier chef, car ceux-ci sont en contact avec les pesticides plus directement encore que la population », affirme Sidney Ribaux, directeur général d'Équiterre. 

Équiterre et la Fondation David Suzuki ont également salué l'intention du gouvernement de taxer les pesticides en fonction de leur degré de toxicité. « Tout comme nous l'avons fait pour le tabac, l'alcool et l'essence, il faut envoyer un signal de prix si l'on veut réduire l'usage des pesticides, puisque le niveau de taxation sera fonction du niveau de toxicité, l'agriculteur aura un signal pour éclairer ses choix », a ajouté Sidney Ribaux.

Source © La Presse


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dimanche 15 novembre 2015
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a jugé « improbable » le risque cancérogène du glyphosate, élément chimique largement utilisé dans les désherbants, dont le Roundup de Monsanto, dans un rapport publié jeudi 12 novembre. 

Elle ne propose donc pas que l’élément soit catégorisé comme cancérogène dans la réglementation de l’Union européenne sur les substances chimiques.

L’EFSA a mené son étude dans le cadre du processus légal de renouvellement de l’autorisation du glyphosate dans l’UE. Le rapport réalisé par un groupe composé de scientifiques de l’EFSA et de représentants des organismes d’évaluation des risques de chacun des Etats membres, doit éclairer la Commission européenne, qui décidera de garder ou non le glyphosate sur la liste de l’UE des substances actives autorisées. Les Etats doivent de leur côté réévaluer les pesticides contenant du glyphosate autorisés sur leur territoire.

« Nous allons examiner attentivement l’étude et les conclusions de l’EFSA. Nous avons jusqu’à juin prochain pour prendre une décision, en consultation avec les Etats membres », a réagi un porte-parole de la Commission européenne lors d’un point presse.

La question du glyphosate a déclenché des avis divergents. En mars, une agence de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) l’avait classé comme cancérogène « probable pour l’homme », et en France, la ministre de l’environnement Ségolène Royal avait décidé en juin d’interdire la vente aux particuliers d’herbicides en contenant.

Un nouveau « seuil de sécurité toxicologique »

L’EFSA établit également, pour la première fois, un « seuil de sécurité toxicologique », nommé « dose aiguë de référence », qui est la quantité qui peut être ingérée sur une brève période de temps sans être nocive pour la santé : elle a été fixée à 0,5 mg/kg de poids corporel par jour. 

« L’EFSA s’appuiera sur ces nouvelles valeurs toxicologiques lorsqu’elle réexaminera les limites maximales de résidus [la concentration la plus élevée autorisée d’une substance active] dans les aliments [destinés à l’alimentation humaine ou animale] pour le glyphosate », précise l’Autorité, une révision attendue en 2016 en coopération avec les Etats membres.

Source © Le Monde




mardi 27 octobre 2015
Fin juin, le Groupe de travail sur les pesticides systémiques (TFSP, pour Task Force on Systemic Pesticides) a rendu public un nouveau rapport à charge sur les effets dévastateurs de certains pesticides. Il synthétise quelque 800 études publiées dans la littérature savante sur les insecticides utilisés dans l'agriculture. 

Ses conclusions sont accablantes.

L’étude a confirmé formellement l’effondrement massif de différentes espèces appartenant à la famille des arthropodes, en plus d’un déclin effectif de différentes espèces d’oiseaux insectivores, considérés jusqu’alors comme « communs » tels que les hirondelles, moineaux ou encore les pies.

Le groupe a conclu que la nouvelle génération de pesticides, les néonicotinoïdes détenant des propriétés persistantes, systémiques et neurotoxiques ; introduits dans le milieu des années 1990, pourrait être l’une des principales origines du déclin à grande échelle de plusieurs espèces animales.

En raison de leur utilisation généralisée et croissante, le sol, les plantes, les plans d’eau et même les nappes phréatiques contiennent, aujourd’hui, des concentrations supérieures aux limites légales concernant les néonicotinoïdes ; des taux largement préjudiciables à de nombreux organismes vivants.

Les néonicotinoïdes sont devenus le groupe de pesticides le plus largement répandu au niveau mondial, avec une part de marché actuellement estimée à environ 40%, et dont les ventes se chiffrent à plus de 2.63 milliards de dollars US, en 2011.

Bien que trois types de néonicotinoïdes ont été temporairement suspendus ce printemps quant à leur utilisation sur certaines cultures dans l’UE ; ils sont encore utilisés, en particulier dans la production de betteraves et de salades. Au total, c’est plus de 2640 kg de substances toxiques qui sont répandu sur les aliments que l’on consomme, par année.

Beaucoup de plantes prisées par les abeilles, que l’on retrouve dans nos garden center sont imbibés intrinsèquement de ces pesticides. Près de 80% des plantes ornementales se sont avérés contaminés par les néonicotinoïdes, et ceux sur toute l’Europe.

L’impact sur les vers de terre est particulièrement préoccupant. Les vers de terre jouent un rôle crucial dans la sauvegarde de la fertilité des sols et pour la nourriture de nombreuses espéces. Ils aèrent et mélangent le sol, contribuent à la minéralisation des nutriments et de leur absorption par la végétation. Les vers de terre sont constitués de plusieurs éléments présents dans les sols ; il faut savoir qu’un vers possède 5 fois plus d’azote, 7 fois plus de phosphates et 11 fois plus de potassium que le sol environnant.

Une autre étude néerlandaise publiée dans la revue Nature en juillet 2014 confirme cette catastrophe en cours

Déjà soupçonnés de tuer les abeilles, les insecticides néonicotinoïdes affectent également les oiseaux, en décimant les insectes dont ils dépendent pour se nourrir.

Pour leur part, les chercheurs néerlandais ont constaté une baisse des populations de 15 espèces d'oiseaux différentes de 3,5% par an, entre 2003 à 2010, dans des régions des Pays-Bas où l'eau de surface contenait des concentrations importantes de l'un de ces pesticides, l'imidaclopride, qui fait partie de trois néonicotinoïdes interdits temporairement - et pour certaines cultures - depuis le 1er décembre 2013 au niveau européen en raison de leurs effets sur la santé des abeilles.

Cette baisse coïncide avec l'utilisation croissante d'imidaclopride, substance chimique très utilisée dans le pays, souligne l'étude conduite par Caspar Hallmann, chercheur à l'université de Radboud à Nijmegen.

Les quantités utilisées de ce néonicotinoïde, autorisé en 1994 aux Pays-Bas, ont été quasiment multipliées par dix jusqu'en 2004, rapporte l'étude.

Privation de nourriture

Les chercheurs estiment que cet insecticide aurait pu avoir un effet négatif sur les oiseaux en les privant de nourriture. Les insectes constituent en effet une part importante du régime alimentaire des oiseaux en période de reproduction. Neuf des quinze espèces suivies par les chercheurs se nourrissent exclusivement d'insectes et l'ensemble des espèces en donnent à leurs jeunes pour les nourrir.

"Nos résultats suggèrent que l'impact des néonicotinoïdes dans l'environnement est même plus important que ce qui avait été rapporté dans le passé", soulignent les chercheurs.

Seulement 5% de l'ingrédient actif du pesticide est absorbé par le végétal traitée, souligne-t-il. Une grande partie de la substance pénètre dans le sol et l'eau du sol, où elle peut persister des mois voire des années - cela peut prendre jusqu'à 1.000 jours pour que la concentration diminue de moitié dans certains sols.




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mardi 20 octobre 2015
Le débat à l'Assemblée nationale sur le premier volet du projet de budget 2016 a été marqué par une passe d'armes entre les écologistes et le gouvernement.

Le groupe écologiste avait réussi à faire adopter un amendement sur le doublement de la redevance aux pollutions diffuses appliquée sur les pesticides répandus par les agriculteurs situés sur des aires de captage d'eau potable.

« Le doublement de son montant pour ces agriculteurs vise à rendre cette redevance dissuasive, afin de réellement faire diminuer le nombre de pesticides, en accord avec le programme Ecophyto 2018,et préserver le bon état de nos ressources en eau », indiquait l'exposé des motifs, arguant aussi que « la taxe sur les pollutions diffuses rapporte près de 60 millions d'euros, [...] bien loin du coût de dépollution du total des flux annuels de pesticides véhiculés par nos ressources aquatiques estimé à près de 20 milliards par an ».

Le secrétaire d'Etat au budget a cependant fait revoter pour supprimer cette mesure, jugée par lui « inopérante », difficile à appliquer et à contrôler, tout en rappelant que « le contexte actuel rend assez sensible l'augmentation de ces taxes ».

lundi 12 octobre 2015
L'étude "Investigation d’une suspicion d’agrégat de cancers pédiatriques dans une commune viticole de Gironde", réalisée en 2013 et publiée le 5 août dernier, n'a pas fini de faire causer.

Ses conclusions ont laissé sur sa faim l'Association Alerte des médecins sur les pesticides (AMLP). Née dans le Limousin en 2012, l'AMLP est à l'initiative d'un appel national lancé en 2013 sur les risques sanitaires de l'exposition aux pesticides, qui a recueilli à ce jour les signatures de 1.500 médecins de France Métropolitaine et d'Outre-Mer.

Aujourd'hui, l'association demande à l'Agence régionale de la santé Aquitaine (ARS) de poursuivre les investigations et de les étendre aux autres communes de la zone viticole concernée et plus largement, sur toutes les communes touchées par la même problématique.

Cancers et pesticides en zone viticole

Demandée par l’ARS et confiée à l’InVS, l'étude, publiée incognito dans la torpeur de l'été, faisait suite au signalement effectué en décembre 2012, par l'ancien maire de la commune de Preignac, Jean-Pierre Monceau, qui avait été informé de quatre cas de cancers pédiatriques survenu dans sa commune, située en pleine zone viticole, entre 1999 et 2012. A Preignac, l'ancien maire pointe la responsabilité de l'épandage des pesticides. Une parcelle de vigne jouxte l'école (photo ci-contre, FR3 Aquitaine), comme à Villeneuve, près de Bourg, également en Gironde, où, en mai 2014, des élèves intoxiqués se sont sentis mal après l'épandage de pesticides sur les vignes attenantes.

Six fois plus de cancers chez les enfants que la moyenne nationale

Les résultats du rapport sanitaire tendent à justifier l'inquiétude de l'ancien édile : "Si l'on ne retient que les cancers pouvant être liés à une exposition aux pesticides, on observe 3 cas de cancers à Preignac, contre 0,5 attendus". Soit un taux six fois supérieur à la moyenne nationale. Dans les communes alentours, le taux de cancers pédiatriques est supérieur de 66%. Le rapport refuse toutefois de conclure à "un lien avec un facteur environnemental commun" (autrement dit, l'usage des pesticides dans les vignes), n'écartant pas la possibilité d'"un excès lié à une fluctuation aléatoire des maladies". Et ne parle donc que de "suspicion" à propos d'un éventuel lien entre cancers et pesticides. Par ailleurs, les autorités régionales et l'ARS ne  jugent pas utile de poursuivre l'enquête, en lançant une étude plus large sur la population adulte.

Poursuivre les études et les élargir

Des conclusions qui ne satisfont pas les médecins de l'AMLP qui ont demandé à l'ARS, il y a quelques jours,de poursuivre les investigations et de les étendre aux autres communes de la zone viticole concernée et plus largement, sur toutes les communes touchées par la même problématique.

Le hasard est-il seul responsable ? 

"Comme toujours en pareil cas la question qui se pose est de savoir si le hasard est seul responsable, ou s’il est nécessaire d’ouvrir une enquête plus approfondie", note l'association. Selon elle, pour en juger, les autorités sanitaires devaient répondre à trois  questions. 1. Les données sanitaires suggèrent-elles un excès de cas ? 2. L’exposition environnementale sur la zone d’étude se distingue-t-elle de la norme ? 3. Du point de vue épidémiologique le lien entre l’exposition suspectée et les cas de cancers authentifiés est-il plausible ?

A la première question, pour l'association de médecins, la réponse est oui : " Même s’il n’est pas statistiquement possible de conclure, il est à ce stade rigoureusement impossible comme le reconnaissent d'ailleurs les auteurs de l’étude, d’écarter la possibilité d'un excès de cas".
A la seconde, pour eux, à l'évidence, la réponse est encore oui. Toujours selon le rapport de l’InVS, "aucune source de pollution industrielle à l'exception de l'épandage de pesticides, n’est mise en évidence et seule "une forte activité viticole avec proximité de l’école et des habitations par rapport aux vignes" est relevée".
Enfin, à la troisième question, la réponse est toujours oui. "L'expertise collective de l'Inserm, "Pesticides, effets sur la santé", réalisée en 2013, qualifie d’élevé, le niveau de preuve scientifique reliant exposition aux pesticides et certains cancers de l’enfant", rappelle l'AMLP.
Incohérence

Les médecins de l'AMLP qui disent par ailleurs largement partager les constats du rapport de l'InVS, trouvent "curieux" que "l’ARS sans contester ces réponses, ne juge pas utile de poursuivre son enquête".  "Si l’on ne retient que les cas d’hémopathies malignes et de tumeurs cérébrales, l’ARS considère que 6 cas retrouvés pour 3,6 attendus sur l’ensemble des communes investiguées, ou 3 sur la seule commune de Preignac contre 0,5 attendu, ne constituent pas une preuve d’excès de cas", dénonce l'association, qui parle d'incohérence.

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L'AMLP demande donc à l’ARS une étude approfondie et étendue aux autres communes de la zone. "Il faut entreprendre une investigation portant sur une zone plus vaste, partageant les mêmes caractéristiques que ces 10 communes, à savoir une forte activité viticole, pour lever le doute", lancent les médecins qui veulent aussi connaître les mesures de protection retenues, limitant le risque d’exposition à la dérive aérienne lors des épandages de pesticides, non seulement sur la commune de Preignac mais sur l’ensemble des communes relevant de la même problématique.

Au niveau régional et national, l'enjeu sanitaire est énorme : la viticulture utilise pratiquement 20% des quantités de pesticides commercialisés sur 4% de la surface agricole utile. Aussi, les médecins de l'AMLP demandent-ils également que soit portée  à la connaissance de tous, la nature des contrôles envisagés sur le territoire sous la responsabilité de l’ARS Aquitaine. Ce week-end, l'ARS n'avait pas encore répondu à l'AMLP.















Le tribunal correctionnel de Brive (Limousin) vient de donner raison à l'ONG Générations Futures et des riverains qui avaient porté plainte en octobre 2011 pour des manquements à la réglementation lors des épandages aériens d'insecticides réalisés sur des châtaigneraies, à la fin de l'été dans le Limousin.

Cette plainte a abouti le 25 juin 2015 au procès devant ce tribunal. Les plaignants dont un apiculteur, dénonçaient des traitements réalisés sur certaines communes "ne bénéficiant d'aucune autorisation". Les épandages utilisés contre le carpocapse, ravageur de châtaigniers, avaient obtenu une dérogation du préfet de Corrèze (19), sur douze communes pour une période comprise entre le 15 août et le 5 septembre 2011. Les pulvérisations n'auraient pas non plus respecté l'obligation de distance minimale des habitations (50 m), "tout comme l'information obligatoire ou le balisage de la zone et des accès à la zone traitée", selon les plaignants.

"Une première en France"

Selon Générations Futures, le tribunal correctionnel de Brive, "après moult péripéties judiciaires", vient de condamner le donneur d'ordre à 5.000 € d'amende assorti de sursis. Le tribunal a déclaré recevable la constitution de partie civile de l'ensemble des plaignants, "reconnaissant ainsi leur préjudice lié à leur qualité de victime".

"C'est la première fois que des riverains sont reconnus par la justice pénale comme victimes", s'est félicité Stéphane Cottineau, l'avocat des plaignants. "La justice veille aujourd'hui au respect de la réglementation en matière d'épandage de pesticides agricoles. Dorénavant la législation doit être respectée, sous peine de sanctions pénales", a-t-il poursuivi.

L'avocat des mis en accusation a indiqué aux plaignants qu'ils ne comptaient pas faire appel du jugement, selon Générations Futures.

Source © Actu-Environnement / Rachida Boughriet: 


lundi 14 septembre 2015
La cour d’appel de Lyon a confirmé, jeudi 10 septembre, la responsabilité de Monsanto dans la maladie de Paul François, céréalier charentais intoxiqué par l’herbicide Lasso du géant américain des biotechnologies. 

Me François Lafforgue, avocat de l’agriculteur, analyse la portée d’une décision « sans précédent ». Même si Monsanto a annoncé, vendredi 11 septembre, son pourvoi en cassation, l’avocat estime que l’arrêt de la cour « ouvre une brèche pour d’autres agriculteurs malades qui peuvent aujourd’hui espérer être indemnisés ».

François Lafforgue : Sans nul doute, cette victoire historique crée un précédent. Pour la première fois, un fabricant de pesticides est condamné pour l’intoxication d’un agriculteur, et condamné à l’indemniser. C’est une première en France et en Europe. C’est même peut-être une première mondiale. Une chose est sûre, cette décision est très suivie à l’étranger, aux Etats-Unis en particulier.

Monsanto a annoncé, vendredi, qu’il allait se pourvoir en cassation. La décision de la cour d’appel ne peut-elle pas être remise en cause par ce pourvoi ?

L’acharnement de Monsanto continue. La firme nous a déjà montré qu’elle n’entendait pas lâcher prise. Elle souhaitait qu’une expertise psychiatrique soit menée dans le cadre de cette affaire en responsabilité. La cour d’appel a refusé d’ordonner cette expertise, mais cela n’a pas empêché Monsanto de se pourvoir en cassation contre ce refus. La Cour de cassation n’a toutefois pas examiné ce pourvoi.

Nous irons en cassation confiants, compte tenu de la motivation de la décision de la cour d’appel qui est peu contestable. Et même si Monsanto se pourvoit en cassation, la décision de la cour est exécutoire. Nous allons le plus vite possible saisir le tribunal de grande instance pour que soit fixé le montant de l’indemnisation. Le tribunal doit se prononcer sur l’indemnisation, sans attendre l’issue de la procédure en cassation.

Y-a-t-il beaucoup d’autres affaires d’intoxication par les pesticides en cours devant la justice ?

Nous suivons quarante-deux agriculteurs ou salariés agricoles. Pour une vingtaine d’entre eux, nous avons déjà obtenu la reconnaissance de l’intoxication comme maladie professionnelle ou accident du travail. Ou dans le cas de salariés agricoles, la reconnaissance d’une faute inexcusable de l’employeur.

Pour les dossiers où il s’agit d’accident, nous avons engagé une procédure en responsabilité du fabricant. Mais la plupart du temps, la maladie apparaît après des années d’utilisation et d’inhalation de pesticides et il y a une telle multiplicité de produits et de fabricants qu’il est difficile d’objectiver la réparation contre chaque fabricant. Pour quelques cas, nous avons donc engagé des actions devant la commission d’indemnisation des victimes d’infraction (CIVI) des tribunaux de grande instance. Dans ce type de procédure, on n’est pas opposé à un fabricant en particulier mais à un fonds de garantie qui dédommage en cas de reconnaissance d’une faute.

Il serait cependant préférable, pour les pathologies identifiées comme liées aux pesticides et les produits retirés du marché, de créer un fonds d’indemnisation des victimes. Un fonds qui serait abondé par les fabricants de pesticides et non par la solidarité nationale.

L’arrêt de la cour d’appel de Lyon donne-t-il à ceux ayant saisi la justice des chances d’obtenir à leur tour gain de cause ?

Oui puisque sans même parler de jurisprudence, l’arrêt de la Cour est une décision importante dont on peut se prévaloir. Que ce soit devant la CIVI ou dans le cadre d’une affaire en responsabilité d’un fabricant, nous nous appuierons désormais sur les motivations de la cour d’appel de Lyon sur la responsabilité du fabricant et sur le non-respect de l’obligation d’information. Cette décision met un terme à l’impunité des fabricants de pesticides. Quels que soient les commentaires de Monsanto, la cour est très claire lorsqu’elle indique confirmer le jugement de première instance du tribunal de grande instance de Lyon qui, en février 2012, avait reconnu « responsable » Monsanto du préjudice subi par Paul François et l’avait condamnée à l’en indemniser. Pour toutes les victimes, cette décision est une source d’espoir de voir reconnu leur préjudice et d’être indemnisé.

Les saisines de la justice vont-elles se multiplier ? La décision de la cour d’appel va-t-elle inciter d’autres agriculteurs n’ayant pas osé le faire jusque-là à engager des actions ?

Certainement. Car les malades se comptent en milliers. Rien que l’association Phyto-victimes, lancée par Paul François, regroupe aujourd’hui 150 victimes, alors qu’elle a moins de cinq ans d’existence. Beaucoup aujourd’hui pourraient sortir de l’ombre. Cette décision ouvre une brèche pour d’autres agriculteurs malades, qui peuvent aujourd’hui espérer être indemnisés. Ce qui justifie d’autant plus la création d’un fonds d’indemnisation des victimes.

Source © Le Monde
mardi 8 septembre 2015
A Clamecy, dans la Nièvre, le défi a été relevé de supprimer définitivement les pesticides pour l'entretien des espaces publics. 

Le plan Ecophyto, piloté par le ministère de l'Agriculture pour le volet agricole, et animé par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie pour le volet zones non agricoles, fixe pour objectif de réduire progressivement l'utilisation des pesticides en France.

La ville est lauréate de l'appel à projet Territoires à énergie positive

mairie de Clamecy

samedi 29 août 2015
La recherche du United States Geological Survey, un organisme de surveillance des ressources naturelles, confirme les conclusions d'études similaires réalisées au Canada, où le pesticide à base de nicotine est largement utilisé en agriculture, 

Aux états unis et au Canada un cours d'eau sur deux est contaminé aux néocotinoïdes.

Le Canada ne serait pas plus épargné que son voisin du sud : une recherche de l'Université de Guelph a conclu en février dernier que près de 100 %  des cours d'eau des régions agricoles du sud de l'Ontario étaient contaminés par ces mêmes pesticides.

Au Québec, un rapport du ministère de l'Environnement arrive à une conclusion similaire.

La présence de néonicotinoïdes dans les cours d'eau est alarmante, croit le biologiste de l'Université Laurentienne, Charles Ramcharan.

« C'est inquiétant. Je crois que nous ne grattons que la surface d'un énorme problème. » Charles Ramcharan, biologiste, Université Laurentienne

Selon lui, ce type de pesticide se décompose très lentement dans l'environnement.

Les insectes aquatiques et les amphibiens y sont particulièrement vulnérables, explique-t-il. Si rien n'est fait, les poissons, les oiseaux et les mammifères pourraient perdre leurs principales sources de nourriture, prévient le biologiste.

Les concentrations de néonicotinoïde vont toutefois continuer à grimper, s'inquiète le professeur associé à l'Université de Waterloo et président de la Société canadienne de limnologie, Jérôme Marty.

« L'utilisation en agriculture des néonicotinoïdes augmente depuis les dix dernières années et on devrait s'attendre à ce que les concentrations augmentent dans l'environnement. »  Le président de la Société canadienne de limnologie, Jérôme Marty

Décès d'abeilles

Ces pesticides sont déjà un sujet de préoccupation internationale puisque plusieurs experts les accusent d'être en partie responsables du déclin des populations d'abeilles et des autres insectes pollinisateurs.

L'Ontario est le premier endroit en Amérique du Nord à vouloir réduire son usage de néonicotinoïde. La province vise une réduction de 80 % d'ici 2017.

Dans un communiqué, la porte-parole du ministère de l'Environnement et de la Lutte au changement climatique, Kate Jordan, indique que le gouvernement veut agir de façon préventive afin d'éviter les effets néfastes de ces pesticides.

La vente et l'utilisation de néonicotinoïdes seront toujours permises, quoique restreintes.

Les entreprises agrochimiques Bayer Canada et Syngenta, principaux fournisseurs de néonicotinoïdes en Amérique du Nord, ont été contactées pour réagir à la nouvelle étude américaine. Elles n'ont pas répondu aux demandes d'entrevues

Source © Ici Radio Canada
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Dans son dernier état des lieux, l’Agence de l’eau Seine-Normandie observe une augmentation des pollutions d’origine agricole dans les eaux souterraines normandes.

À l’occasion de la rédaction du prochain Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage) pour la période 2016-2021, l’Agence de l’eau Seine-Normandie a établi un état des lieux de la qualité des eaux souterraines. 

Les résultats se révèlent de plus en plus inquiétants.

Sur les trois masses d’eaux souterraines (Meso) déclassées sur la zone Seine-Aval qui se situent dans la région ; au total, sur les 10 Meso que compte le territoire, neuf sont désormais classés dans un état médiocre.

S’ils ne se faisaient pas beaucoup d’illusions, Gaëtane d’Heilly et Jérôme Ratiarson, respectivement chargée d’opération agriculture et chargé d’études eaux souterraines à l’Agence de l’eau Seine-Normandie, ont tout de même été surpris par cette dégradation. « On pensait que les secteurs de la Risle, de la Varenne-Béthune-Eaulne et que le pays de Bray resteraient dans un état satisfaisant. Eh bien non... » déclare, perplexe, Jérôme Ratiarson face à la carte établie à l’issue de l’état des lieux.

Aux mêmes causes, les mêmes problèmes. Les « paramètres déclassant » demeurent les mêmes que lors de la photographie de l’état chimique des eaux réalisé en 2009 : il s’agit des nitrates et pesticides d’origine agricole ainsi que des composés organohalogénés volatils, autrement appelés OHV, d’origine industrielle. 

Même si les molécules recherchées dans les eaux sont toujours plus nombreuses, du fait à la fois de la multiplication des polluants et des progrès technologiques dans l’analyse des eaux, le pool des molécules les plus fréquemment rencontrées et aux concentrations les plus inquiétantes se cantonne à un petit nombre. 

On trouve notamment l’atrazine, herbicide pourtant interdit depuis fin 2001, aux côtés de certains de ses produits de dégradation. De même, le glyphosate, substance active de l’herbicide Round’up, ainsi que l’Ampa issu de sa dégradation, figurent désormais couramment dans la liste des pesticides observés dans les eaux souterraines. 

« Jusqu’à présent, on repérait principalement des herbicides dans les analyses. Mais aujourd’hui, les fongicides et insecticides sont aussi régulièrement signalés », note Gaëtane d’Heilly. Ainsi, l’imidaclopride, molécule active du Gaucho, pourtant utilisé en enrobage de graines pour ses effets insecticides, est parfois trouvé dans des analyses d’eau dans le sud de l’Eure. 

Inquiétant aussi, l’intensité des pics de pollution aux pesticides. Le métaldéhyde, une substance utilisée contre les limaces, « se retrouve parfois à des teneurs dépassant 10 fois la dose maximale autorisée dans les eaux de captage, à savoir 1 µg/l », s’alarme Jérôme Ratiarson.

Que le pays de Bray voit la qualité de ses eaux souterraines se dégrader est d’autant plus inquiétant que les prairies y sont encore relativement fréquentes. 

« Mais c’est précisément parce que les retournements de prairies sont de plus en plus fréquents en ce moment, sous l’effet de la disparition des quotas laitiers et du regain d’intérêt pour les céréales plus rémunératrices, que les risques sur les eaux souterraines s’amplifient, décrypte Gaëtane d’Heilly. 

On utilise toujours autant, voire plus, de pesticides en France parce qu’on cherche à produire plus, mais aussi parce que les surfaces recevant des pesticides augmentent. »

L’Agence de l’eau tente de faire reculer les pratiques agricoles les plus polluantes par un accompagnement individuel.

Réinventer l’animation agricole pour faire baisser l’usage des pesticides et des nitrates chez les agriculteurs. Pas simple dans un territoire comme la Seine-Maritime où le potentiel de production des terres incite les exploitants à garder le productivisme comme cap. Mais face aux pollutions inquiétantes des eaux souterraines, l’Agence de l’eau Seine-Normandie a décidé d’expérimenter de nouvelles pratiques d’accompagnement auprès des agriculteurs.

L’agence souhaite ainsi développer, dans le cadre de son 10e Programme 2013-2018, le « conseil individuel dans un cadre collectif » et élargir sa mise en œuvre à l’ensemble des organisations agricoles, c’est-à-dire pas uniquement les associations de développement agricole et les chambres d’agriculture mais aussi les coopératives, qui font depuis longtemps du « conseil » auprès de leurs adhérents. En effet, explique Gaëtane d’Heilly de l’Agence de l’eau Seine Normandie : « jusqu’à présent beaucoup des conseils effectués auprès des agriculteurs relevaient presque de la prescription : “mettez ces produits et vous garantirez votre rendement”. Aujourd’hui, le métier de conseiller doit évoluer ».

C’est pourquoi la chargée d’opération agriculture coordonne le test d’une méthode d’animation avec plusieurs organismes agricoles (les deux chambres départementales d’agriculture, les coopératives Cap Seine et Noriap, le Cer France, les Défis ruraux et le GRCeta). Il s’agit de réaliser des diagnostics globaux des exploitations agricoles dans une perspective de réduction de l’usage des pesticides et nitrates. En croisant les atouts et contraintes des fermes dans les domaines économique, environnemental et social (l’organisation du travail, les contraintes familiales étant ainsi prises en compte), la structure de conseil devra formuler des recommandations en termes de pratiques agronomiques pour « supprimer les pratiques les plus à risques, favoriser les mesures préventives agronomiques et les techniques alternatives ». Le conseil devra notamment porter sur le choix des variétés, les dates et modalités d’implantation, les méthodes de désherbage alternatives et reposera sur un plan d’actions de trois à cinq ans.

Espérant faire bouger les lignes, l’Agence de l’eau attend des modifications plus ambitieuses que celles de l’agriculture raisonnée. Même si l’Agence reste lucide en fixant, pour chaque territoire, les objectifs de réduction d’intrants au regard de la moyenne des quantités épandues localement et en fonction du point de départ de chaque agriculteur qui s’engage volontairement. Autrement dit, les agriculteurs les plus consommateurs d’intrants n’auront pas plus d’efforts à faire proportionnellement que les autres...

L’Agence de l’eau Seine Normandie se creuse la tête pour imaginer de nouveaux leviers afin de faire changer l’agriculture, avant que les changements ne soient rendus obligatoires. On comprend l’urgence alors que la dégradation de l’état chimique des eaux souterraines en Haute-Normandie fait s’évaporer tout espoir qu’on ait atteint cette année, comme prévu par la Directive-cadre sur l’eau européenne, le bon état qualitatif et quantitatif des eaux.

Source © Christophe Trehet / Paris Normandie
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jeudi 27 août 2015
Utilisés en épandage, les insecticides néonicotinoïdes présentent « des risques élevés » pour les abeilles, dit l’autorité européenne de sécurité des aliments.

Deux ans après son premier avis, l’Autorité européenne de sécurité des aliments vient de confirmer les inquiétudes relatives aux insecticides néonicotinoïdes. Selon ces experts, la clothianidine, l’imidaclopride et le thiamethoxame utilisé en épandage font courir des « risques élevés » aux colonies d’abeilles. Et lorsque ces risques n’ont pu être identifiés, ils n’ont pas pu être exclus.

Parfois, l’évaluation n’a pas pu être concluante, faute de données. Manière de dire que les dossiers, essentiellement présentés par les industriels n’ont pas convaincu les experts.

Les trois néonicotinoïdes utilisés en granulés, en enrobage de semences ou en épandage sont des insecticides systémiques qui agissent sur le système nerveux des insectes. Depuis un moment, ils sont accusés de contribuer à une importante mortalité des abeilles, voire de la causer.

Les trois néonics sont, depuis 2013, interdits pour certaines applications que ce soit en traitement de sols ou en enrobage – notamment sur les céréales particulièrement attractives pour les abeilles. D’autres usages, en épandage foliaire ne sont pas interdits ; ainsi l’épandage après la floraison reste autorisé.

Deux ans pour décider

En 2013, la Commission européenne s’est donnée deux ans pour décider d’une prolongation, ou non, des restrictions actuelles. L’Efsa a été chargée de réaliser une revue de la littérature scientifique fournie par les Etats membres, les organisations de protection de l’environnement, les centres de recherche et par l’industrie, d’ici la fin de l’année. Cette évaluation concerne l’enrobage des semences et l’utilisation en granules pour le sol.


Source © Michel De Muelenaere / lesoir.be
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lundi 27 juillet 2015
Dans la loi relative à la transition énergétique, votée le 22 juillet 2015, de nouvelles mesures concernent les produits phytosanitaires pour les usages non professionnels :


  •  Interdiction de la vente en libre-service pour les jardiniers amateurs dès le 1er janvier 2017,

  • Interdiction de la vente et de l'utilisation pour les jardiniers amateurs en 2019 (au lieu de 2022 initialement prévue dans la Loi Labbé votée en 2014),

  • Interdiction de la vente et de l'utilisation pour les collectivités en 2017 (au lieu de 2020).


Ainsi, pour les amateurs, le retrait de la vente en libre-service des produits phyto en 2017, précèdera le retrait total à la vente en 2019.


Des réactions

« L'adoption du projet de loi est incompréhensible pour les élus locaux et les fabricants de produits de jardin », réagit l'Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces publics (UPJ) dans un communiqué du 24 juillet 2015.

Guillaume Roth, président de l'UPJ estime que « décréter arbitrairement une date n'est pas une avancée ». Il se demande si de nouveaux moyens pour combattre la forte émergence des nouveaux ravageurs et maladies seront trouvés d'ici à deux ans. « A l'échelle scientifique, où l'on estime à dix ans la création de nouveaux produits, le délai de 24 mois semble dérisoire pour mettre en place une transition efficace et la reconversion des fabricants, » complète l'UPJ.

De son côté, l'association Générations Futures salue « de véritables avancées et l'action de certains élus qui n'ont pas plié malgré la pression des lobbies ». Pour son porte-parole François Veillerette, « ces avancées doivent maintenant être suivies de mesures ambitieuses pour réduire l'usage agricole des pesticides alors que le plan Ecophyto a été un échec. Il en va de la cohérence des politiques publiques en la matière. »

Source © La France Agricole
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On estime qu’environ 725.000 personnes meurent chaque année des maladies véhiculées par les moustiques, entre autres la dengue, le paludisme ou le Chikungunya. 

Ces maladies pourraient devenir encore plus difficiles à maîtriser car les moustiques peuvent développer une résistance aux insecticides utilisés pour les combattre.

L’Outre-mer concerné

« Cette résistance concerne beaucoup d’espèces de moustiques, en particulier les espèces des pays tropicaux qui sont ciblés par la lutte antivectorielle au moyen d’insecticides chimiques », explique Jean-Philippe David, chercheur au CNRS qui a coordonné l’étude publiée ce jeudi dans la revue Genome research. Si la France métropolitaine est pour le moment à l’abri de ce phénomène de résistance, du fait de l’utilisation d’insecticides bactériologiques, la plupart des territoires d’outre-mer sont concernés.

Les insecticides à base de molécules chimiques, notamment ceux de la famille des pyréthrinoïdes, sont très utilisés en agriculture. Mais quand ces mêmes molécules connaissent une seconde vie pour un usage en santé publique ou bien un usage domestique (serpentins, prises ou bombes), les moustiques ont eu le temps de s’y adapter. « Le système de détoxification est un réseau d’enzymes présent chez tous les êtres vivants mais il est très développé chez les insectes du fait de leur coévolution avec les plantes : quand les plantes développaient leurs toxines pour ne pas se faire manger, les insectes en réponse acquéraient le système de détoxification correspondant », poursuit Jean-Philippe David.

10 à 15 ans avant de trouver des alternatives

Les chercheurs ont ainsi ciblé plus de 760 gènes qui seraient potentiellement impliqués dans la résistance aux insecticides. Ils ont démontré qu’une augmentation du nombre de copies des gènes codants pour ces enzymes provoque une hausse de l’activité de détoxification des moustiques. « Ces enzymes sont capables de casser des molécules chimiques, notamment les insecticides », précise Jean-Philippe David.

La lutte contre les moustiques risque donc de se compliquer : « Si l’on introduit de nouvelles molécules, on peut s’attendre à de nouvelles adaptations à plus ou moins long terme, explique le chercheur. Il faudra au moins 10 à 15 ans pour développer des stratégies alternatives : les moustiques OGM posent des problèmes éthiques et ne sont pas encore utilisables à grande échelle, les insecticides biologiques coûtent cher et sont parfois difficiles à utiliser… 

En attendant, il faudra gérer la résistance par exemple en utilisant plusieurs sortes de molécules alternativement. » Un consortium de scientifiques, regroupant 40 pays et dix institutions, piloté par le CNRS et l’Institut de recherche pour le développement (IRD), vise aujourd’hui à établir la première cartographie mondiale des mécanismes de la résistance des moustiques aux insecticides afin d’adapter au mieux les stratégies de lutte.

lundi 20 juillet 2015
De nouvelles révélations pourraient venir écorner l'image du géant Monsanto, déjà aux prises avec de nombreux scandales.

En mars dernier, l'OMS a établi que le glyphosate, composant principal du désherbant RoundUp, était possiblement cancérigène. Cette décision avait rapidement été contestée par Monsanto, qui estime que les preuves étaient "insuffisantes". 

Quelques mois plus tard, en juin, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a annoncé son intention d'interdire la vente du glyphosate en libre service. Là encore, Monsanto s'est indigné, se plaignant qu'aucune "raison légitime ne vienne justifier cette décision". 

Pourtant, l'entreprise pourrait connaître depuis de nombreuses années du risque de cancer lié à son désherbant.

Anthony Samsel, un chercheur américain issu du prestigieux Massachussets Institute of Technology de Cambridge, affirme avoir trouvé la preuve que la société Monsanto connaissait depuis 1981 les risques cancérigènes du glyphosate et en aurait caché l'existence. 

Quelles sont les éléments de preuve ?

Le chercheur se serait procuré l'ensemble des travaux scientifiques réalisés par Monsanto entre 1970 et 1983 pour faire homologuer le RoundUp au près des autorités sanitaires. Toutes les recherches ont été commandées par l'entreprise à des laboratoires indépendants.

Parmi les milliers de pages, une étude constate que l'exposition prolongée de rats au glyphosate provoque des cancers (adénomes et carcinomes) de l'hypophyse (une glande du cerveau) des seins des femelles et des testicules des mâles. 

D'après Anthony Samsel, Monsanto n'aurait jamais publié ces résultats mais les aurait remplacé par d'autres, antérieurs et sans lien direct. Par ailleurs, ces recherches n'ont jamais été publiées dans quelque revue scientifique que ce soit, ni transmises à l'EPA (l'agence américaine de protection de l'environnement).

Dans les recherches initiales, le risque de cancer aurait été clairement établi chez des rats exposés au glyphosate pendant 26 mois. Or, l'entreprise n'aurait publié que les résultats obtenus sur des rats exposés au glyphosate seulement 3 mois.

Enfin, l'ensemble des travaux aurait été classé "secret de fabrication", ce qui en garantissait la confidentialité. 

Le glyphosate mis en cause à de nombreuses reprises

Anthony Samsel n'en est pas à ses premières recherches sur le glyphosate. Au mois de mars, avec sa consoeur Stephanie Seneff, il avait déjà publié dans la revue scientifique Entropy un article détaillant le résultat de leurs recherches sur les effets secondaires du glyphosate.

Les deux chercheurs affirment que la substance chimique pourrait être la cause de l'augmentation des cas d'autisme, de stérilité, d'obésité, de diabète, de maladies cardiaques et de la maladie d'Alzheimer dans le monde. Son absorption par l'organisme entraînerait en effet un dérèglement de nombreuses molécules et hormones, empêchant le corps de fonctionner normalement. 

Par ailleurs, une étude publiée en mars 2015 dans le journal de la société états-unienne de microbiologie affirme que le glyphosate causerait une résistance aux antibiotiques. Son absorption pourrait diminuer l'efficacité des traitements prescrits aux patients souffrant de maladies parfois graves.

En novembre 2013, une étude publiée dans la revue interdisciplinaire de toxicologie établissait quant à elle le lien entre le glyphosate et l'intolérance au gluten, dont souffrent plus de 500 000 personnes en France aujourd'hui.

Malgré ces multiples études, Monsanto campe sur ses positions : "Tous les usages désignés du glyphosate sont sans danger pour la santé humaine et cela est confirmé par une des bases de données les plus importantes jamais compilée au monde sur la santé humaine pour un produit agricole", indique l'entreprise sur son site internet.


Source © Sud Ouest
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mardi 23 juin 2015
Des chercheurs américains ont publié, le 17 juin dans le Journal of clinical endocrinoly & metabolism, une étude établissant une corrélation « statistiquement significative importante » entre l'exposition au DDT in utero ou via l'allaitement maternel et le cancer du sein. 

Ainsi les filles nées dans les années 1960, dont les mères ont été exposées au DDT, présentent-elles un risque de développer la maladie près de quatre fois supérieur à la moyenne.

Si les signataires de l'article appellent à des études complémentaires pour confirmer leurs conclusions et découvrir les mécanismes en cause, ils invitent également à réévaluer les coûts et les avantages de l'utilisation du DDT - toujours employé dans la lutte contre le paludisme en Asie ou en Afrique - alors même qu'il est interdit aux Etats-Unis et en Europe depuis les années 1970.
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mardi 16 juin 2015
Des cocktails de pesticides continuent à être utilisés par les producteurs de pommes dans de nombreux pays européens, en particulier par les agriculteurs fournissant la grande distribution, affirme mardi Greenpeace dans un rapport.

L'ONG a analysé 85 échantillons --36 dans l'eau, 49 dans le sol--, prélevés dans les vergers de 12 pays européens parmi les plus gros producteurs de pommes, en ciblant ceux fournissant la grande distribution. En moyenne, 75% des échantillons (78% pour le sol, 72% pour l'eau) "contenaient des résidus d'au moins un" des 53 pesticides identifiés. 

"Au moins 70% des pesticides identifiés présentent une toxicité globale élevée pour la santé humaine et la faune sauvage", affirme Greenpeace, dénonçant ce "fardeau toxique" imposé par "la production industrielle". Le nombre de pesticides le plus élevé dans les sols a été détecté en Italie, en Belgique et en France. Concernant l'eau, les pesticides sont les plus nombreux en Pologne, en Slovaquie et en Italie, selon le rapport. 

Les pesticides les plus fréquemment retrouvés dans les sols sont le boscalid, "un fongicide présent dans 38% des échantillons", et le DDT (26% des échantillons). Concernant les échantillons d'eau, les pesticides les plus fréquemment identifiés sont le boscalid (dans 40% des prélèvements) et le chlorantraniliprole, un insecticide lui aussi retrouvé dans 40% des échantillons. 

Le rapport dénonce ce "cocktail de pesticides" et "montre la réalité de l'usage vraiment important, systématique et multiproduits des pesticides dans la production agricole conventionnelle", a déclaré Anaïs Fourest, chargée de campagne agriculture à Greenpeace. Greenpeace demande aux Etats membres de l'Union européenne de "mettre progressivement fin à l'utilisation des pesticides chimiques de synthèse dans l'agriculture" et de soutenir les "alternatives non chimiques pour lutter contre les parasites, en particulier les pratiques agricoles écologiques". 

La publication de ce rapport vise à "interpeller la grande distribution", comme la campagne "zéro pesticide" récemment lancée par l'ONG en France pour tenter de convaincre les six principales enseignes de la distribution française (Auchan, Carrefour, Casino, Leclerc, Intermarché, Magasins U) de soutenir les agriculteurs s'engageant à produire sans pesticides. Des résidus de pesticides sont présents dans près de la moitié des denrées consommées en Europe, mais pour la plupart dans les limites légales et probablement sans effet sur la santé, a assuré en mars l'Autorité européenne de sécurité des aliments. Les pommes figurent parmi les fruits les plus chargés en résidus.

Source © 7/7

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