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dimanche 22 novembre 2015
Des fissures ont été découvertes sur des briques en graphite qui constituent le cœur d'un réacteur nucléaire de la centrale d'Hunterston B en Ecosse, a annoncé jeudi son exploitant, le groupe d'électricité français EDF.

EDF a affirmé que les fissures ne présentaient pas "de conséquence en matière de sécurité" et que le réacteur pouvait continuer à fonctionner normalement.

Les fissures ont été découvertes sur trois des 6.000 briques en graphite du coeur du réacteur concerné lors d'une inspection régulière. Selon EDF, elles sont liées à l'âge du réacteur de la centrale de Hunterston, qui compte deux réacteurs. "Ces constatations étaient anticipées et confortent notre estimation fixant la durée limite de vie (de Hunterston B) à 2023", a ajouté EDF.

Mise en service en 1976, la centrale devait initialement être arrêtée en 2011, avant que des travaux ne soient engagés pour prolonger sa durée de vie. EDF a ajouté avoir communiqué sur les fissures par soucis "d'ouverture et de transparence".

Source © AFP
mardi 20 octobre 2015
Le gouvernement japonais a reconnu pour la première fois que la leucémie d'un travailleur de la centrale accidentée de Fukushima était due aux radiations, a annoncé mardi le ministère de la Santé.

Jusqu'à présent, même si d'autres ex-ouvriers du site Fukushima Daiichi, saccagé par le tsunami du 11 mars 2011 dans le Nord-Est, ont pu développer un cancer, c'est la première fois que l'exposition à la radioactivité sur le site est officiellement mise en cause dans le déclenchement de la maladie.

"Ce cas remplit les conditions" pour la reconnaissance, a expliqué un fonctionnaire du ministère lors d'une conférence de presse à Tokyo.

L'ex-ouvrier était trentenaire lorsqu'il a travaillé d'octobre 2012 à décembre 2013 à la centrale Fukushima Daiichi. Il a aussi passé plusieurs autres mois auparavant sur un site nucléaire différent.

Trois cas toujours en examen

Outre cette première reconnaissance, trois cas sont toujours en cours d'examen, a précisé le ministère qui avait précédemment écarté plusieurs autres dossiers soumis par d'ex-travailleurs.

Trois des six réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi étaient entrés en fusion quelques heures après le raz-de-marée meurtrier qui a ravagé la côte nord-est de l'archipel il y a quatre ans et demi. Des explosions d'hydrogène s'étaient ensuite produites, détruisant des bâtiments du site et de très importantes quantités d'éléments radioactifs se sont échappées.

Des milliers de travailleurs se sont relayés quotidiennement sur place depuis pour reprendre le contrôle des installations, mettre en place des moyens d'urgence afin d'arroser et refroidir les réacteurs, retirer des détritus contaminés, tenter de gérer les centaines de milliers de tonnes d'eau radioactive et préparer le démantèlement.

La limite annuelle d'exposition des travailleurs avait ponctuellement été élevée durant le pic de la crise, avant d'être ramenée à un niveau plus habituel pour les ouvriers du secteur.

Source © Belga

La cuve du réacteur I de la centrale nucléaire suisse de Beznau, de même facture que celle de Doel 3, présente 925 "mini-trous" d'une taille d'environ 7,5 par 7,5 millimètres, ressort-il d'un rapport d'inspection relayé vendredi par la télévision alémanique.


Le document obtenu compare la situation de la centrale suisse avec celle de Doel 3, qui n'est plus en service depuis que des fissures ont été découvertes sur la cuve du réacteur. 

À Doel, quelque 12.000 aspérités dont la taille est en moyenne deux fois plus grosse qu'à Beznau ont été relevées.

Le porte-parole de l'exploitant de la centrale suisse, Antonio Sommavilla, a cependant tenu à souligner que la situation demeure "très différente" de celle de Doel 3, comme le prouvent, dit-il, les résultats provisoires des analyses en cours. Les premières conclusions "n'émettent aucune réserve en matière de sûreté nucléaire", se défend-il. 

Le réacteur 1 de la centrale de Beznau est débranché depuis mars pour des travaux. En été, des analyses ont révélé des défauts de matériau dans la cuve de pression, ce qui avait conduit l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) à exiger des mesures et évaluations supplémentaires en automne. 

L'IFSN décidera au cours du premier trimestre 2016 si le réacteur peut être redémarré et si la centrale remplit encore les conditions de sécurité nécessaire. 

Source © Belga



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mardi 13 octobre 2015
Le niveau de radioactivité constaté en 2014 en Polynésie française reste à un très bas niveau, selon le dernier bilan réalisé par l'IRSN. 

Cette phase de stabilité débutée au milieu des années 1990 succède à la période de diminution régulière des niveaux de radioactivité après l'arrêt des essais atmosphériques français d'armes nucléaires en 1974.


Réalisée dans sept îles représentatives des cinq archipels de la Polynésie, la surveillance exercée par l'IRSN évalue la radioactivité du domaine physique (air, eau de mer, eau douce et sol). L'Institut mesure également les concentrations en radionucléides dans les produits alimentaires (poissons de haute mer, poissons et autres produits de lagon, légumes, fruits, viandes, lait et boissons).

En 2014, le bilan de l'IRSN a été réalisé à partir de 53 prélèvements issus du domaine physique et 141 prélèvements de denrées alimentaires. Par ailleurs, et pour la première fois, l'IRSN a étendu le suivi radiologique aux atolls militaires, avec l'analyse d'échantillons de poissons et d'eau de mer de l'atoll de Moruroa.

Une radioactivité artificielle très faible

En 2014, les niveaux de radioactivité dans les cinq archipels sont restés stables à un très bas niveau. Cette radioactivité résiduelle est essentiellement attribuable au césium 137. Il témoigne de la rémanence des retombées anciennes des essais atmosphériques d'armes nucléaires.


La dose « ajoutée » par la radioactivité d'origine artificielle est toutefois inférieure à 5 microsievert par an (µSv/an). Elle représente moins de 0,5% de la dose totale due à l'irradiation naturelle observée dans le Pacifique sud (1 000 µSv/an en moyenne).

Afin de mieux appréhender l'irradiation d'origine naturelle, l'IRSN a réalisé depuis 2010, une cartographie détaillée de certaines îles ou atolls. L'Institut constate des niveaux d'exposition très bas, inférieurs en moyenne à 1 000 µSv/an. Cependant, dans les îles hautes, des valeurs plus élevées ont été relevées en présence de roches volcaniques. La valeur la plus élevée, 6 000 µSv/an, a été observée à Tubuai.

Pas d'impact de Fukushima dans les eaux de Polynésie 

La surveillance renforcée mise en place à la suite de l'accident nucléaire de Fukushima, au Japon, s'est poursuivie en 2014. Une attention particulière est portée aux poissons de haute mer pouvant véhiculer une contamination du Pacifique nord vers le Pacifique sud. Ce transport de la radioactivité a été relaté en 2011 à proximité des côtes de la Californie.


Pour la Polynésie française, les mesures effectuées depuis septembre 2011, confirment l'absence d'impact lié aux rejets radioactifs toujours importants dans le domaine marin japonais depuis la catastrophe de mars 2011. Le césium 134 n'a jamais été détecté dans les prélèvements de poissons de mer et aucune augmentation de césium 137 n'a été détectée. La concentration de césium 137 observable est toujours issue des résidus des retombées des essais d'armes nucléaires.


Source © IRSN




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lundi 14 septembre 2015
La compagnie gérante de la centrale accidentée de Fukushima a annoncé avoir commencé lundi de rejeter en mer de l'eau souterraine pompée dans des tranchées à proximité des réacteurs et assainie ensuite par un système de filtrage.

Tokyo Electric Power (Tepco) relâche déjà depuis l'an passé dans l'océan de l'eau prise en amont des installations, mais il s'agit d'eau pompée avant qu'elle ne soit contaminée. Elle est alors seulement contrôlée et non traitée.

Cette fois, il s'agit d'eau contaminée issue de puits plus proches des réacteurs. La compagnie l'assainit par un dispositif qui retire l'essentiel des radionucléïdes (à l'exception du tritium) avant d'être contrôlée puis diluée dans la mer.

Cette opération a pris du retard car les pêcheurs de la région, craignant une contamination du milieu halieutique, ont mis longtemps avant de donner leur accord sur la base de mesures effectuées par Tepco. Ils ont négocié en échange d'un promesse d'indemnisations maintenues tant que leur activité sera contrariée par les effets du désastre atomique.

Près de 700.000 tonnes d'eau contaminée et en partie assainie sont actuellement stockées dans plus d'un millier de réservoirs montés sur le site de la centrale Fukushima Daiichi ravagée par le tsunami du 11 mars 2011.

Environ 300 tonnes d'eau souterraine entrent chaque jour dans les bâtiments du site, augmentant ainsi la quantité d'eau contaminée au contact des équipements, eau qu'il faut ensuite stocker, puis assainir, une tâche qui mobilise de nombreux travailleurs et handicape les autres opérations.

Le pompage en amont permet de réduire la quantité d'eau qui descend naturellement de la montagne vers la mer en s'infiltrant sous la centrale où elle est souillée au passage.

"C'est une importante étape dont nous attendons de très importants résultats", s'est félicité le président du Forum des industriels japonais de l'énergie nucléaire (JAIF) dans un communiqué. Le volume d'eau nouvellement contaminée par jour devrait selon lui être diminué de moitié.

Le problème de l'eau est un des plus épineux qu'ait à traiter Tepco à Fukushima Daiichi, ravagée il y a quatre ans par un gigantesque tsunami qui a entraîné la fusion des coeurs de trois réacteurs.

S'y mêlent des eaux d'arrosage, des eaux souterraines, des eaux de pluie, alors que toute cette masse liquide plus ou moins radioactive doit être gérée avec des moyens qui peinent à suivre.


Source © AFP



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mardi 8 septembre 2015
La centrale nucléaire de Fessenheim, doyenne des centrales françaises, cessera toute activité en 2018. En déplacement à Strasbourg, Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie a implicitement confirmé que la centrale nucléaire du Haut-Rhin ne fermerait pas d'ici la fin du quinquennat de François Hollande, comme le chef de l'Etat s'y était engagé. Elle fermera donc ses portes au moment où l'EPR de Flamanville ouvrira.

La loi sur la transition énergétique, adoptée en juillet, prévoit le plafonnement de la production d'énergie nucléaire à son niveau actuel, ce qui imposera la mise à l'arrêt d'une centrale - a priori la centrale alsacienne - lors du lancement de l'EPR de Flamanville. Or EDF a annoncé la semaine dernière que la mise en service de Flamanville n'interviendrait pas avant 2018, mettant à mal la promesse de François Hollande de fermer Fessenheim d'ici 2017.

"Il y a l'application de la loi, donc c'est assez simple maintenant puisqu'il y a un plafonnement de la production d'énergie nucléaire à 63,2 gigawatts, ce qui veut dire que quand Flamanville ouvrira, Fessenheim devra fermer", a dit Ségolène Royal. 

La semaine dernière, EDF avait repoussé au quatrième trimestre 2018 le démarrage de l'EPR de Flamanville (Manche), alors que plusieurs anomalies techniques ont été révélées ces derniers mois. C'est la quatrième fois qu'EDF repousse la mise en service du réacteur de 3e génération, l'un des plus puissants du monde (1.650 mégawatts), qui devait initialement être livré en 2012 pour un budget de 3,3 milliards d'euros.

lundi 7 septembre 2015
Une veillée aux chandelles a eu lieu dans la commune de Naraha, au Japon, redevenue habitable quatre ans après la catastrophe de Fukushima.

La commune japonaise de Naraha, dans la région de Fukushima, est officiellement redevenue habitable samedi 5 septembre à minuit, une première pour une bourgade totalement évacuée après l’accident nucléaire du 11 mars 2011. Une cérémonie marquant cette renaissance de la ville s’est tenue dans la matinée dans un parc, après une veillée aux chandelles la veille.

Les anciens habitants (2 694 foyers, 7 368 personnes) avaient jusqu’à présent le droit de revenir pour préparer leur retour, mais pas de se réinstaller totalement. Selon les médias japonais, seulement un peu plus de 10 % se seraient inscrits pour revenir.

Les autorités estiment que le niveau d’exposition à la radioactivité à Naraha, ville située à une vingtaine de kilomètres de la centrale accidentée de Fukushima Daiichi, est revenu à un seuil inférieur à 20 millisieverts par an. Ce niveau permet en théorie aux habitants, selon le gouvernement japonais et des organismes internationaux, d’y revivre presque normalement, même si la décontamination n’est ni intégrale ni parfaite.

Les craintes ne sont pas levées

Les avis divergent cependant et les organisations écologistes s’insurgent contre ces conclusions. « Le niveau de contamination est très variable dans cette localité et selon les maisons, ce qui risque de créer des tensions entre les personnes », a déclaré récemment Jan Vande Putte, de Greenpeace, à l’Agence France-Presse (AFP).

Une partie des infrastructures ont été rétablies, dont une ligne ferroviaire, et une succursale bancaire a rouvert, de même qu’une supérette et un restaurant. Mais pour certains habitants, comme Satoru Yamauchi, qui tenait avant l’accident un restaurant de nouilles soba, c’est notoirement insuffisant et les craintes (notamment vis-à-vis de l’eau) ne sont pas levées.

« On ne peut bien entendu pas dire que la sûreté soit totalement rétablie et il est clair qu’il reste une montagne de problèmes à surmonter », a convenu le maire de Naraha, Yukiei Matsumoto, dans un message à la population cet été après l’annonce de la décision de lever l’interdiction d’habiter dans la localité. Mais il soulignait aussi que « la vie de réfugié entraîne de nombreux soucis et un important stress qui ont des répercussions sur la santé d’un nombre grandissant de personnes ».

Source © Le Monde

vendredi 21 août 2015
Le redémarrage du réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Sendai, une première au Japon depuis la catastrophe de Fukushima en mars 2011, a été interrompu vendredi 21 août en raison d’un problème de pompe au niveau du système secondaire de refroidissement, a annoncé un porte-parole de la compagnie Kyushu Electric Power.

Experts et régulateurs avaient prévenu que le redémarrage, lancé après quatre ans d’arrêt, pourrait se heurter à des difficultés. Les ingénieurs de Kyushu Electric pensent que le problème a été provoqué par une infiltration d’eau de mer dans l’une des pompes du circuit de refroidissement secondaire, où la vapeur qui entraîne les turbines et produit de l’électricité est refroidie.

Un enjeu politique majeur

Selon les plans initiaux, le réacteur numéro 1 de Sendai devait atteindre sa pleine puissance mardi avant d’entrer en production au début de septembre.

Ce redémarrage est un enjeu politique majeur pour le premier ministre Shinzo Abe, fervent partisan d’une relance du nucléaire dans un Japon où l’opinion publique reste majoritairement hostile à ce mode de production électrique en raison des risques qu’il implique pour la population. Tous les autres réacteurs du pays sont à l’arrêt depuis septembre 2013.

Source © Le Monde



mardi 11 août 2015
Le Japon relance le nucléaire malgré l’hostilité de la population
""La vie des gens et l'environnement sont plus importants que l'économie.""

Quatre ans après la catastrophe de Fukushima, un premier réacteur nucléaire a été relancé ce mardi au Japon, à Sendaï, sur la côte occidentale de l‘île de Kiushu. 

Il commencera à générer de l‘électricité dès vendredi.

Le gouvernement de Shinzo Abe souhaite ainsi réduire la facture énergétique du pays qui a subi de plein fouet la flambée des hydrocarbures ces dernières années.

Quelque 200 militants anti-nucléaire ont manifesté contre le redémarrage de ce réacteur, devant la centrale, estimant que toutes les leçons de Fukushima n’ont pas été tirées.

“J’espère qu’ils vont l’arrêter. La vie des gens et l’environnement sont plus importants que l‘économie” estime une participante.

“Ces nouveaux standards que l’agence de régulation nucléaire doit approuver ont juste augmenté légèrement le niveau de précaution concernant les séismes et les tsunamis mais en fait, il y a encore beaucoup de lacunes” dit un manifestant.

Le choix du site de Sendaï est d’autant plus critiqué que les conditions d‘évacuation du personnel en cas de tsunami sont loin d‘être optimales et que les pluies torrentielles courantes dans cette région peuvent provoquer des inondations.

Source AFP, AP, REUTERS
samedi 1 août 2015
La contamination liée à Tchernobyl reste préoccupante dans les Alpes, 29 ans après la catastrophe. C’est ce que montre un rapport de la CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité). 

Début juillet, le laboratoire a mesuré la radioactivité au cœur du Parc national du Mercantour, entre 2440 et 2540 mètres d’altitude, dans le secteur du col de la Bonette-Restefond, à la limite des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes.

« À 1 mètre du sol, sur des centaines de mètres carrés, le niveau de radiation est toujours plus de deux fois supérieur à la normale. La contamination par le césium 137 est imputable principalement aux retombées de Tchernobyl », observe le rapport. « Les niveaux de radiation au contact du sol dépassent toujours, sur les zones d’accumulation, des valeurs plusieurs dizaines de fois voire plus de 100 fois supérieures au niveau naturel ».

La CRIIRAD met en garde les touristes, nombreux l’été dans le Mercantour. « Bivouaquer deux heures sur certaines zones induit toujours une exposition non négligeable ».

« Les sols sont des déchets radioactifs »

L’association a prélevé des échantillons de sol transportés au laboratoire de Valence (Drôme) dans un caisson plombé.

Depuis 1997, la CRIIRAD a interpellé à plusieurs reprises les autorités sanitaires françaises pour que les secteurs les plus radioactifs des Alpes « soient dépollués, ou tout au moins balisés, pour éviter des expositions inutiles ». En 1986, la CRIIRAD avait dénoncé les « mensonges » des autorités françaises qui affirmaient que le territoire français avait été totalement épargné par les retombées de Tchernobyl. « En réalité, le territoire a été contaminé à des niveaux qui ont conduit pour certains groupes à risque à un dépassement des limites sanitaires, en particulier des limites de dose à la thyroïde », souligne l’association.

Source © JSL


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vendredi 17 juillet 2015
L'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima vient d'annoncer qu'une importante quantité d'eau radioactive s'échappe actuellement dans l'océan. 

Les fortes pluies qui touchent le pays depuis plusieurs jours ont fait déborder un canal de drainage. Les travailleurs ont découvert la fuite à environ 08h40 jeudi Matin. 

Les autorités ont déclaré que les échantillons d'eau de pluie prélevés dans le canal contenaient environ 830 becquerels par litre de césium radioactif et 1.100 becquerels de bêta-ray. Bien au dessus de la norme gouvernementale pour qu'une eau soit permise d'être libérée en mer. 

La pluie emporte avec elle de la boue et des sols également radioactifs. 

Actuellemnt la fuite se poursuit toujours et Tepco affirme qu'elle ne peut absolument pas arrêter le déversement de sitôt. 


© Nature Alerte / NHK


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mercredi 8 juillet 2015
Les 120 000 déplacés nucléaires de Fukushima font face à des pressions gouvernementales croissantes pour retourner vivre dans les zones pourtant fortement contaminées. 

Alors que la centrale ravagée continue de déverser sa radioactivité, le gouvernement japonais, farouchement pro-nucléaire, veut donner l'illusion d'un retour à la normale. 

« Ma maison est inhabitable. Elle est beaucoup trop radioactive. » Assis en tailleur sur son tatami, M. Nakano, 67 ans, ouvre son quotidien local à la page qui donne chaque jour, comme si c'était la météo, les taux de radioactivité de chaque hameau situé autour de la centrale dévastée de Fukushima Daiichi. Au feutre rouge, il a dessiné un point devant le taux de son village : 14,11 µSv/h. « C'est très élevé et très dangereux. En plus, c'est une mesure officielle, à laquelle je ne fais pas confiance. Je pense que la radioactivité y est en réalité encore plus forte. » 

Dans les zones évacuées, les courtes visites sont tout de même autorisées la journée. M. Nakano s'est ainsi rendu avec sa femme, en décembre dernier, dans leur maison désertée, située dans la commune d'Okuma, pour une cérémonie et des prières à la mémoire de son père défunt. Sur des photos prises lors de la visite, le couple apparaît couvert de protections de la tête aux pieds : blouse, masque, sac plastique autour des chaussures. « Nous n'aimons pas trop y aller. La maison est abîmée, les animaux sauvages y entrent, nous avons été cambriolés. Il n'y a rien à faire, à part prier, laisser des fleurs et regarder. La dernière fois, on est restés 20 minutes, et on est repartis. » 

M. et Mme Nagano vivent depuis 4 ans dans un petit deux-pièces, situé dans une barre de logements provisoires et préfabriqués, construits en urgence après l'explosion de la centrale. Au lendemain de la tragédie du 11 mars 2011, toute la commune d'Okuma, sa mairie, son administration et ses 11 500 habitants ont déménagé dans la ville d'Aizu-Wakamatsu, à 120 km du lieu de l'accident. Autour de cette cité d'accueil se sont multipliées ces barres de logements temporaires gris, sans étage et impeccablement entretenus. 

Dans le salon minuscule des Nakano, une table basse, un tatami et deux télés. Sur les murs beiges où les vis sont apparentes, ils n'ont accroché que deux photos : des clichés aériens de leur grande maison abandonnée, avec la centrale en arrière-plan. De leur unique fenêtre, la vue donne sur les autres préfabriqués.
« Au début, tous ces logements étaient remplis. Mais ils sont à moitié vides maintenant, soupire M. Nakano. Seuls les plus âgés, 70 ans en moyenne, sont restés. Les jeunes partent s'installer ailleurs et refont leur vie. »
Comme Yoshida Kuniyoshi, 34 ans. Cheveux long, petite barbiche, voix posée et déterminée, ce diplômé d'une université de Tokyo s'exprime en anglais. Originaire lui aussi d'Okuma, il vit dans une maison vacante d'Aizu-Wakamatsu, dont le loyer lui est payé par le gouvernement. Éditeur d'une petite revue locale, il gagne sa vie en donnant des cours de soutien scolaire dans une salle de classe improvisée, au premier étage de son domicile. « Le lendemain du tsunami, les haut-parleurs de la commune nous ont donné l'ordre d'évacuer à cause des radiations, se souvient-il. Avec mes parents, nous nous sommes enfuis à bord de camions de l'armée. Je suis très reconnaissant envers les habitants d'Aizu-Wakamatsu qui nous ont accueillis. » 

Yoshida Kuniyoshi sort d'un placard son compteur Geiger, soigneusement enveloppé dans une pochette en plastique. « Quand je retourne chez moi, ça bipe comme un fou, c'est flippant. » Sur son tableau noir, à la craie, il indique les doses maximales de radioactivité, bien trop élevées selon lui, autorisées par le gouvernement dans les zones où l'ordre d'évacuation sera bientôt levé. « Je ne leur fais pas confiance. Quand ils nous disent "c'est sûr", je les soupçonne surtout de servir les desseins de l'industrie nucléaire. » 

Jeune marié, il n'a aucune envie de retourner s'installer dans sa maison irradiée, malgré la probable fin, d'ici deux ans, des indemnités et des aides financières.

« Les journaux proches du gouvernement écrivent que les évacués coûtent trop cher. Il y a une pression pour mettre fin aux compensations données aux réfugiés nucléaires. Je pense que dans mon cas, elles cesseront dès 2017, comme c'est déjà prévu dans certaines zones. 2017 sera une année de combat », prévient-il, dans un petit rire amer.

Ces indemnités sont pourtant modestes : 100 000 yens par mois (725 euros), une somme qui permet à peine de survivre dans un Japon où le coût de la vie est très élevé. Leur fin programmée est l'une des mesures les plus coercitives mises en place par le gouvernement du premier ministre Shinzo Abe, arc-bouté sur sa politique pro-nucléaire, pour contraindre les populations à retourner vivre dans les zones contaminées. Un grand nombre des 120 000 réfugiés nucléaires (officiellement enregistrés comme tels) étaient propriétaires de leur maison ou de leur ferme ; or la région n'est pas riche, et beaucoup n'auront pas les moyens financiers de s'installer ailleurs. 

Pour rassurer les populations déplacées sur leur retour, le gouvernement a lancé des travaux gigantesques de « décontamination » : pendant des mois, dans les zones évacuées parmi les moins irradiées, des milliers de travailleurs grattent les sols, enlèvent 5 cm de terre autour des habitations et dans les rizières, reconstruisent les routes, tentent de retirer le césium radioactif qui s'accroche aux surfaces. Ces travaux sont très onéreux, produisent des milliers de tonnes de déchets radioactifs qu'il faudra entreposer quelque part... et leur efficacité est remise en doute.

« Ce que nous observons en pratique, c'est que dans ces soi-disant "zones décontaminées", 90 % du territoire reste contaminé. La région possède beaucoup de forêts, qui sont impossibles à nettoyer. Les gens vont donc revenir dans des zones constituées d'îlots et de couloirs décontaminés, alors que le reste est toujours irradié, accuse Jan van de Putte, expert nucléaire de Greenpeace, interviewé dans le petit bureau de l'ONG à Tokyo. 

Ce n'est pas un endroit où vous voulez laisser vos enfants jouer dans la nature. Nous pensons que les populations évacuées devraient au minimum avoir le droit de choisir de rentrer, ou pas. Mais le gouvernement leur impose son opinion, ce qui est totalement irresponsable. »

L'administration Abe veut à tout prix relancer une partie des 48 réacteurs à l'arrêt 

Dans la plupart des pays, la dose maximale de radioactivité admissible (en dehors de la radioactivité naturelle et des doses reçues lors de traitements médicaux comme les scanners) est fixée à 1 milliSievert (mSv) par an. C'est notamment le cas en France. Pour les travailleurs du secteur nucléaire, cette dose maximale passe à 20mSv/an. Or, à Fukushima, le gouvernement entend bientôt lever l'ordre d'évacuation dans des zones fortement irradiées, où même après « décontamination », les populations seront exposées à des doses proches de 20 mSv/an, « et jusqu'à 50 mSv/ an dans les endroits non-nettoyés », avertit Jan van de Putte. 

« C'est considérable. Je rappelle que c'est la norme pour les employés français du nucléaire, une norme qui sera appliquée à des enfants, à des nouveau-nés, à tout le monde ! Et il est évident que cela aura des conséquences sanitaires énormes », dénonce Cécile Asanuma-Brice, directrice adjointe du bureau du CNRS à Tokyo et chercheuse associée à la maison franco-japonaise de la capitale. 

Cette sociologue considère que la politique d'incitation au retour va au-delà de la fin des subventions et des travaux d'une décontamination illusoire : elle relève de la manipulation psychologique.

« Le gouvernement cherche à créer un sentiment de nostalgie par rapport au territoire d'origine. C'est extrêmement vicieux. Par exemple, alors que les enfants commençaient enfin à s'établir et à se réintégrer sur leur lieu de refuge, on a organisé des ateliers avec leurs anciens camarades de classe de Fukushima. On les replonge avec leurs anciens amis, on les fait cuisiner, en leur expliquant que les légumes viennent du jardin du grand-père, de la tante. On leur raconte des légendes fabuleuses. Et quand le gamin revient chez lui, il demande : "Maman, on rentre quand à la maison ?" Cela génère une plaie ouverte. Les gens ne peuvent jamais s'établir. Psychologiquement, c'est invivable. »

Cécile Asanuma-Brice pointe du doigt la complicité des organisations internationales du nucléaire dans cette politique de retour et dans les efforts sémantiques déployés pour dédramatiser la situation.

« Par exemple, on ne parle plus de victimes, mais de "personnes affectées". L'affect, cela renvoie à une attitude qui n'est pas rationnelle, c'est contraire à l'intellect. »

Ces efforts considérables déployés par le gouvernement de Shinzo Abe s'expliquent par une stratégie de normalisation : les autorités veulent faire croire qu'un retour à la normale est possible et qu'elles sont capables de gérer le désastre. L'administration Abe, soutenue par un puissant lobby nucléaire, veut à tout prix relancer une partie des 48 réacteurs nippons, tous à l'arrêt depuis plus d'un an. Avant l'explosion de Fukushima, le Japon était la 3e puissance nucléaire civile mondiale. La réticence face à l'atome d'une majorité de la population - la seule à avoir été victime d'attaques nucléaires, à Hiroshima et Nagasaki, en 1945 - n'entame pas la résolution des autorités. 

Or, pour donner l'impression d'un retour à la normale, il faut que le plus grand nombre de réfugiés nucléaires acceptent de rentrer chez eux. Pas seulement les personnes âgées (moins préoccupées que les jeunes générations par les effets à long terme de la radioactivité), mais aussi les jeunes, les médecins, les commerçants... D'où ces opérations massives de « décontamination » dans les zones évacuées, alors que d'autres zones toujours habitées et contaminées (comme par exemple la ville de Fukushima) ne font l'objet d'aucune opération de nettoyage. La contamination n'est en effet pas uniforme : elle se présente plutôt sous la forme d'un patchwork, avec des « points chauds » disséminés un peu partout, certains jusque dans la banlieue de Tokyo. 

Ces points chauds ne sont pourtant pas nettoyés.

« Ces zones ne sont pas la priorité du gouvernement, regrette Jan van de Putte, de Greenpeace. On assiste à une concentration de moyens basée sur un agenda purement politique, et non pas sur la protection des populations. C'est une approche très cynique et scandaleuse. »

Un même sentiment de colère exprimé par Cécile Asanuma-Brice : « On fait prendre le risque d'un investissement nucléaire à des populations qui ne bénéficient pas des risques pris. D'un point de vue des droits de l'homme, on marche sur la tête. » 

Face à ces pressions croissantes, les 120 000 évacués nucléaires sont divisés, entre partisans au retour et les autres. Des tensions ressenties jusqu'au sein des familles :

« Je vois autour de moi de nombreux cas de divorces ou de séparations, observe Mme Furukawa, 51 ans, assistante maternelle, qui vit dans l'une des barres de logements provisoires d'Aizu-Wakamatsu. Dans mon village évacué, la radioactivité est retombée à 1 µSv/h (soit 8,8 mSv/an). Je sens que nous sommes forcés d'y retourner, mais je refuse. Pas pour moi, mais pour mes trois enfants. » Et son mari ? Elle rigole : « Mon mari, il m'obéit ! »

Au début, les opposants au retour étaient très critiqués. Comme Mme Kowata, 59 ans, originaire d'Okuma, rencontrée dans la salle communale d'un lotissement provisoire. Cette toute petite dame alerte, aux yeux pétillants et au sourire communicatif, arbore une belle paire de chaussettes colorées à orteils séparés... et a fondé un réseau de femmes qui refusent de rentrer. Elle a entamé un long combat contre son maire pour que les sommes immenses perdues dans une décontamination jugée inutile soient utilisées pour construire, ailleurs, une nouvelle ville d'Okuma. « J'ai été très critiquée pour cela. Mais maintenant, quand les réfugiés voient la radioactivité toujours présente chez eux, ils refusent d'y retourner. » 

« Chez moi, les tatamis et le toit sont pourris. Je pense que quelqu'un y vit : j'ai retrouvé des baguettes utilisées et des bols de nouilles instantanées. Je lui ai laissé un message : "Cette maison est dangereuse, vous allez tomber malade..." » Mme Kowata a intenté un procès contre sa mairie et accuse son maire de contraindre ses administrés au retour alors que lui-même s'est construit une maison dans une zone sûre. « Le maire nous promet de l'emploi, il dit qu'il construira des usines et une ferme d'aquaculture... » 

C'est le contribuable japonais qui paie la facture de la gestion de la catastrophe

« Fin mai, une enquête, menée auprès de 16 000 réfugiés nucléaires par un professeur de l'université de Waseda à Tokyo, a révélé que 40 % d'entre eux souffraient de stress post-traumatique et "d'angoisse de mort face au nucléaire", souligne Cécile Asanuma-Brice. Comment peut-on contraindre ces personnes à retourner vivre sur le lieu de leur traumatisme, alors que la centrale en déliquescence n'est pas stable et que les tremblements de terre sont nombreux ? »

Contrairement à une idée reçue, la crise dans la centrale de Fukushima-Daiichi est loin d'être terminée. Chaque jour, la Tokyo Electric Power Company (TEPCO), l'exploitant, y déverse 300 tonnes d'eau pour refroidir les barres de combustible. Cette eau radioactive est stockée dans d'immenses cuves à l'étanchéité remise en doute. Les cœurs de trois réacteurs - inaccessibles - ont fondu et ont traversé la première enceinte de confinement ; on ne sait pas jusqu'à quel point ces masses à très haute température ont traversé la deuxième enceinte pour atteindre le sol en béton de la centrale. 

Problème : la centrale fuit de partout et sa radioactivité contamine les nappes phréatiques et l'eau qui passe dessous pour rejoindre l'océan Pacifique. Ces fuites sont appelées à s'aggraver au fur et à mesure que les fissures s'élargissent avec le temps. C'est pour empêcher cette contamination souterraine que TEPCO a entamé la construction d'un « mur de glace » profond de 30 mètres et long de 1,5 km, une technologie incertaine qui n'a jamais été mise en œuvre à cette échelle. 

Autre sujet d'inquiétude : la structure de la centrale, en particulier le 4e réacteur, est très endommagée. En cas de nouveau séisme, d'autres dégagements d'intense radioactivité ne sont pas à exclure, s'alarme Jan van de Putte : « Je m'inquiète notamment de l'impact, impossible à évaluer, d'un éventuel dégagement de strontium radioactif. » 

Le gouvernement et TEPCO visent 2045 pour le démantèlement complet de la centrale.

« Personne n'y croit ! s'emporte Shaun Burnie, autre expert de Greenpeace, en visite au Japon. Un dirigeant de TEPCO a reconnu qu'on ne disposait pas encore des technologies nécessaires pour retirer le combustible fondu. Il a même spéculé sur un démantèlement qui prendrait 200 ans. Personne n'en sait rien. »

Entre 6 000 et 7 000 travailleurs sont employés chaque jour sur ce chantier cauchemardesque. Parmi eux, se trouve le fils de M. et Mme Nagano, le couple réfugié à Aizu-Wakamatsu. « Notre fils a besoin de gagner sa vie pour nourrir ses enfants », expliquent-ils. Sont-ils inquiets ? Haussement d'épaules : « La famille sait bien qu'il n'a pas d'autre choix. » TEPCO fait d'ailleurs face à une pénurie d'ouvriers : les plus expérimentés ne peuvent plus travailler car ils ont atteint la dose radioactive accumulée maximale.

« La majorité de ces travailleurs ne sont pas des salariés de TEPCO, rappelle Shaun Burnie. Ce sont des sous-traitants, des sous-traitants de sous-traitants. Certains ouvriers sont des sans-abri, recrutés dans la rue. Leurs conditions de travail sont terribles, leurs salaires misérables, leur retraite inexistante. Nous avons le respect le plus total pour ces hommes qui font de leur mieux dans une situation impossible. »

La situation fait en tout cas le bonheur des yakuzas : les gangsters japonais sont spécialisés dans le business du recrutement de travailleurs temporaires dans des conditions douteuses. TEPCO aussi s'en sort très bien : c'est le contribuable japonais qui paie la facture de la gestion de la catastrophe. En 2014, l'entreprise a même fait des bénéfices. 

Le premier ministre Shinzo Abe encourage les décontaminateurs de TEPCO, en septembre 2013
Il est encore trop tôt pour mesurer les conséquences de la catastrophe nucléaire en termes de santé publique : après l'explosion de la centrale ukrainienne de Tchernobyl, la hausse notable du nombre de cancers de la thyroïde, en particulier chez les enfants, a commencé à être observée 5 ans après la catastrophe. Au Japon, 4 ans seulement après les premières retombées radioactives, selon l'université médicale de Fukushima, sur 385 000 Japonais de moins de 18 ans, 127 ont été opérés ou sont en phase de l'être pour un cancer de la thyroïde. Soit un taux d'incidence de 330 cancers pour 1 million d'enfants, à comparer au taux de 1,8 pour 1 million observé en France (entre 1997 et 2001). 

Cette augmentation déjà visible des maladies liées à l'irradiation s'explique en partie « par le fait que le gouvernement n'a pas toujours dévoilé les informations les plus importantes après le début de la crise », regrette le Dr Hasegawa Hiroshi. Cet agronome spécialiste de la culture bio a démissionné de son poste de fonctionnaire après l'explosion de la centrale : il s'était disputé avec son patron, qui refusait de publier des informations liées à la radioactivité. 

« Les gens ne savaient pas quoi faire après l'accident : rester, ou partir ? Ils devaient prendre une décision, et je me suis dit que je pouvais les aider avec mes connaissances scientifiques. » Le Dr Hasegawa dirige désormais un « laboratoire citoyen » de mesure de la radioactivité dans la ville de Fukushima. Son labo fournit des mesures indépendantes du sol, de la nourriture et des doses accumulées par les individus. « Avec ces informations, nous donnons aux citoyens de Fukushima les moyens de prendre une décision. » Pour les enfants, les examens de mesure de la radioactivité du corps sont gratuits. Le laboratoire est financé grâce à des donations. 

Certains savent qu'ils ne retourneront jamais chez eux. Comme M. et Mme Watanabe, 65 et 62 ans, agriculteurs : leur ferme, située à 3 km de la centrale, se trouve sur un futur site de stockage des déchets issus de la « décontamination ». Un site « temporaire », prévu pour durer au moins 30 ans. Ce qui ne les empêche pas de retourner chez eux tous les mois, pour nettoyer, désherber, et prendre soin des tombes. « C'est plus fort que nous. Nous ne pouvons pas nous empêcher d'y retourner pour l'entretenir. » Mme Watanabe, le visage expressif et vif, retient ses larmes en parlant de leur maison et de leur ferme, dont une grande photo encadrée orne le mur de leur chambre à coucher. 

Mais les Watanabe refusent de s'apitoyer sur leur sort. Ils ont préféré éviter les logements préfabriqués et vivent dans un petit appartement d'Aizu-Wakamatsu. Lui fait du jardinage, elle travaille dans la cuisine d'un onsen, une source thermale locale. Sur le mur du salon, chacun a son calendrier, couvert d'activités et de rendez-vous. Ils sont fiers de montrer qu'ils ne restent pas inactifs, qu'ils ne sont pas des assistés. Ils demandent au gouvernement des indemnités qui leur permettraient d'acheter une ferme et de recommencer leur vie ailleurs. « Nous sommes les victimes. Pourtant, les bureaucrates nous disent : "Vos terres sont contaminées" et ce qu'ils nous offrent en échange ne nous permettra pas de nous installer ailleurs. Le Japon est-il toujours un État de droit ? »

« Avant la catastrophe, nous nous inquiétions un peu de la possibilité d'un accident nucléaire, mais jamais nous n'aurions pensé que cela puisse être si grave. Quand nous avons été évacués, nous pensions être de retour trois jours plus tard. Tous ces experts de l'industrie nucléaire nous assuraient : c'est une énergie sûre. Sûr, sûr, sûr, on entendait ce mot tout le temps. »

Yoshida Kuniyoshi, l'éditeur de revue, lance un avertissement similaire, en nous raccompagnant hors de sa petite salle de classe : « Vous, les Français, vous devriez réfléchir aux conséquences d'un accident nucléaire chez vous. Les villes que vous aimez, les souvenirs que vous chérissez... Un accident nucléaire peut tout détruire. Ici, l'industrie nucléaire a tué nos vies, et tout ce que nous ont légué nos ancêtres. » 

Même écho chez les activistes de Greenpeace : « Contrairement à une idée reçue, les campagnes japonaises ne sont pas densément peuplées. À Fukushima, 230 000 personnes vivaient dans un rayon de 30 km. En Europe, la plupart des centrales nucléaires sont situées dans des régions plus peuplées. Un accident similaire en Europe aurait un impact beaucoup plus grave », remarque Jan van de Putte. Avec 73 % de son électricité produite par le nucléaire (au Japon : 28 % avant la crise, 0 % aujourd'hui), l'économie française est beaucoup plus dépendante de l'atome. Donc beaucoup plus vulnérable en cas d'accident.


Source © Mediapart


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lundi 1 juin 2015
TEPCO, l'opérateur de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima Daiichi au Japon a confirmé qu'il a trouvé des niveaux records de radioactivité dans le port de la centrale ces derniers jours.

Il affirme que ces niveaux élevés sont dus à une nouvelle fuite. 

Les responsables de TEPCO ont prélevé des échantillons d'eau de mer dans 4 endroits du port, ils ont enregistré 190 et 320 becquerels par litre. Ces chiffres sont les plus élevés jamais enregistrés dans le port. 

Dans un précédent rapport de la NHK du 29 mai 2015 il semble que des travailleurs de TEPCO aient découvert une nouvelle fuite d'eau hautement radioactive sur le site de la centrale endommagée. Cette fuite s'écoulait dans le port par un canal de ruissellement, 1200 becquerels par litre y ont été détecté, soit 40 fois le niveau de la veille, puis 6600 becquerels par litre ce week end, soit 200 fois plus élevé que le chiffre enregistré mercredi dernier. Les fonctionnaires estiment donc que cette fuite est continue depuis quelques jours

© Nature Alerte






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vendredi 29 mai 2015
Au moins deux manutentionnaires ont été hospitalisés après qu'une fuite radioactive a été détectée vendredi dans la zone de chargement de l'Aéroport International Indira Gandhi de New Delhi, capitale indienne.

Le ministre indien de l'Intérieur, Rajnath Singh, a indiqué que la fuite a été contenue et a exhorté les gens à garder leur calme.

Les chaînes de télévision locales ont rapporté que la fuite est venue d'un paquet contenant de l'iodure de sodium provenant de Turquie situé dans une petite partie de la zone de chargement.

Une équipe anti-sabotage de la Force de réaction en cas de catastrophe nationale ainsi que d'autres officiels de services d'urgence se sont dépêchés d'arriver sur les lieux, pouvait-on lire dans les rapports.
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lundi 25 mai 2015
Hier TEPCO a annoncé que les 1300 citernes en polyéthylène de 1,80m de haut sur 1,50m de diamètre où sont stockées les boues contaminées résiduelles après filtrage (par le système ALPS) posent un risque d'EXPLOSION d'hydrogène. 

En effet, des gaz, dont l'hydrogène, se forment au fond de ces citernes sous l'action des radionucléides, ce qui fait augmenter le volume et des fuites peuvent alors se produire. Les fuite se produise souvent au niveau des couvercles. 

Les gaz semblent s'être accumulés dans les sédiments au fond des conteneurs, en se libérant ils provoquent l'expansion du volume des conteneurs étanches. 

La première fuite a été découverte sur un couvercle le 2 Avril dernier.

Les couvercles devaient être prévus pour laisser s'échapper les gaz, mais TEPCO avoue que certains conteneur n'ont aucun système d'évacuation.

TEPCO a initialement trouvé des fuites sur 26 citernes dernièrement le chiffre a juste grimpé à 333, soit sur environ 1/4 de l'ensemble des conteneurs. 

Une simple étincelle d'électricité statique pourrait suffire à provoquer une explosion a rappelé un technicien de TEPCO. 

Le problème c'est que ces boues résiduelles sont extrêmement radioactives.
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mardi 12 mai 2015
Dans un documentaire, l'ancien patron d'EDF reconnaît que du plutonium a été rejeté dans la Loire, à Saint-Laurent-des-Eaux lors d'un accident en 1980. 

Les quelques mots de l'ancien dirigeant d'EDF entre 1967 à 1987 ont déclenché une réaction en chaîne malgré trente-cinq années écoulées. 

Dans un documentaire diffusé par Canal + lundi soir, Marcel Boiteux a admis que du plutonium, métal radioactif et toxique, a été rejeté dans la Loire après le grave accident intervenu en 1980 à la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux sur la commune de Saint-Laurent-Nouan (Loir-et-Cher). 

« Ce n'est tout de même pas grand chose », répond-il tout de même au journaliste venu lui montrer un document interne d'EDF de l'époque sur le sujet. 

L'actuel président d'honneur d'EDF argumente :

Oui, bien sûr, ce n'est pas bien, mais ce n'est pas grave. C'est illégal de tuer son voisin quand vous êtes en voiture et que vous rencontrez la voiture d'en face et que vous tenez mal votre volant. En cas d'accident, il se passe des choses illégales, quand on est conscient.

Les aveux ont poussé le député Vert de Paris, Denis Baupin a écrire à Ségolène Royal, ministre de l'Environnement. « Cela ne pouvait rester sans suite, explique-t-il. Est-ce que ça a été fait dans le dos de l'État ou pas... Je veux qu'on aille regarder dans les archives afin de déterminer si les services de l'État ont appris des choses avec ce documentaire ou s'ils étaient au courant. » EDF appartenait alors à 100 % à l'État. 

le cabinet de Ségolène Royal a réagi ce mercredi. De manière assez ferme puisque le communiqué précise que la ministre : 

"a saisi les dirigeants d'EDF actuel et de l'époque et diligenté une enquête des inspections compétentes (conseil général de l'économie et conseil général de l'environnement et du développement durable) » afin de « faire toute la lumière sur les circonstances [...] et l'information dont ont bénéficié, alors, les autorités de contrôle". 

Elle précise que cet accident « est connu et mentionné », notamment par le gendarme du secteur, l' Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et que « depuis 1980, d'importants progrès ont été accomplis en matière de transparence dans le domaine de sûreté nucléaire ». 

Mais pour les opposants à l'énergie de l'atome, c'est un nouveau voile posé sur l'industrie nucléaire. « Au mois de février, EDF a fourni de fausses informations à l'ASN sur un arrêt de la centrale de Fessenheim, reprend Denis Baupin. J'ai eu, il y a quinze jours, le président de l'ASN en audition à l'Assemblée nationale qui doit transmettre ce dossier à la justice. J'ai donc tendance à penser que les mauvaises habitudes ont la vie dure. »

Source © La nouvelle république


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lundi 11 mai 2015
Un incendie dans une centrale nucléaire dans la banlieue de New York a provoqué une importante marée noire dans la Rivière Hudson

Un incendie dans un transformateur de la centrale nucléaire d'Indian Point située à seulement 55 kilomètres au nord de Manhattan aux états Unis a provoqué la fuite d'une énorme quantité d'huile de refroidissement dans la rivière Hudson. 

L'huile du transformateur a débordé de son réservoir de retenue et a gravement pollué la rivière Hudson. Les équipes de secours ont bien essayé de contenir la fuite du mieux qu'ils pouvaient mais le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, confirme qu'une énorme quantité d'huile s'est déversé dans la rivière, on estime que des milliers de litres s'y sont répandus. 

Un des réacteur de la centrale a été contraint de s'arrêter d'urgence, selon un porte-parole de l'Entergy Corp, le réacteur est désormais considéré comme sécurisé, il a été rapidement pris en charge et presque immédiatement éteint. 

Il n'y a eu aucun rejet radioactif ni dans les airs ni dans la rivière

L'énergie produite par la centrale d'Indian Point est essentiellement à la ville de New York et le comté de Westchester, elle est situé à seulement 55 kilomètres de l’île de Harmattan 

Jerry Nappi, un porte-parole de la centrale a déclaré que l'incendie a eu lieu  samedi et qu'il a été éteint très rapidement par les membres du personnel et le système automatique  d'incendie. 

L'US Nuclear Regulatory Commission, les fonctionnaires de l'Etat, des comtés et des locaux ont classé l'incident au plus bas des quatre classifications d'urgence pour les centrales nucléaires américaines. 

Néanmoins le feu a causé une importante marée noire d'huile dans la rivière Hudson, les équipes de nettoyage sont à l'oeuvre pour tenter de contenir la fuite dans un périmétrie le plus réduit possible. 

© Nature Alerte




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